2015 et 2018
PROUDHON MODELE COURBET
de Jean Pétrement
Gustave COURBET (1819-1877) qui se dit « Maître du Réalisme » achève l’un de ses chefs-d’œuvre « L’atelier du peintre ».
Il s’y met en scène avec son modèle, entouré de nombreux personnages contemporains, allant de ses amis « actionnaires », amateurs de ses toiles à ceux qui appartiennent à « l’autre monde de la vie triviale » : les exploités et les exploiteurs symbolisant l’ensemble de la société.
Pour présenter ses œuvres et rédiger un « Manifeste du Réalisme » il fait appel à l’un de ses amis, le polémiste, journaliste, philosophe, sociologue et théoricien révolutionnaire : Joseph PROUDHON (1809-1865). Proudhon, d’origine ouvrière, entend réformer le socialisme et prône l’anarchie en s’opposant aux bonapartistes.
Proudhon modèle Courbet » met en scène cette rencontre au cours de laquelle Courbet demande à Proudhon de rédiger ce « manifeste du réalisme ». Courbet est dans la vie un homme extraverti, amateur de bonne chère, de bon vin et doué d’un solide appétit sexuel alors que Proudhon est un rigoriste dont le comportement en famille ne déroge pas aux traditionalisme et sexisme de son époque.
La rencontre tourne vite à un « duel entre amis » souvent haut en couleur.
Intervient également dans cet échange, Jenny modèle et compagne de Courbet, femme hardie et libérée qui revendique l’émancipation féminine et l’égalité de l’homme et de la femme et provoque sans cesse Proudhon à ce sujet .
Pour compléter le trio, intervient un quatrième personnage : Jojo, homme du peuple et de bon sens, braconnier de son état, ami de Courbet (avec lequel il partage beuveries et ripailles) mais également bonapartiste aveugle aux antipodes des revendications politiques de Courbet et de Proudhon.
Sans didactisme, cet échange vigoureux et historique témoigne de l’engagement politique de Proudhon et de Courbet, de leur réflexion sur l’art et du combat que mène Jenny pour l’émancipation féminine et l’égalité des sexes.